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1. |
Parfum de ferme
04:04
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PARFUM DE FERME
On pourrait dire
Qu’ils ne mènent pas la vie dure,
Qu’ils ne manquent de rien
Pour combler leur faim
On leur procure
Du gravier, de la lecture
Ils ont l’abri gratuit,
Une femme de ménage indonésienne
Ils vivent ensemble
Sans souvent se chicaner
Depuis la capture
Et le grand voyage
Ils souillent leur cage
Ils boivent de l’eau purifiée
Ils font de l’embonpoint,
Se prélassent
À quoi bon vouloir voler
De ses propres ailes ?
Où pourraient-ils aller ?
Alors que dehors
Sévit l’hiver nucléaire
Ils ne connaissent
Que les barreaux de métal,
Le papier sablé
Pour user les griffes
Ils prennent leur bain
À parfaite température
Tous les samedis matin
Sifflant des succès états-uniens
On leur achète
Des jouets fabriqués en Chine
Pour écheniller
Les jours sans magie
Et sans lumière
Suspendus sous la verrière
Arborant des airs fiers,
Ils s’embrassent
À quoi bon vouloir voler
De ses propres ailes ?
Où pourraient-ils aller ?
Alors que dehors
Sévit l’hiver nucléaire
Ils ne font qu’un couple parfait
Ils ne font qu’une taie de plumes
Ils ne font qu’un parfum de ferme
Ils ne font qu’une forme douce
À quoi bon vouloir voler
De ses propres ailes ?
Où pourraient-ils aller ?
Dehors, il vente fort
À quoi bon vouloir voler
De ses propres ailes ?
Où pourraient-ils aller ?
Alors que dehors
Sévit l’hiver nucléaire.
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2. |
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MADEMOISELLE EST CEINTURE NOIRE
Avec elle, je vais partout,
Même sur les chemins de boue
En régions brumeuses,
Graves et ténébreuses
Avec elle, je joue partout,
Même si ça blesse mes genoux
Dans les roseraies,
Je ne crains les plaies
Avec elle, je ne crains rien
Mademoiselle traîne un mouchoir
Avec elle, je fais du sport
Nous boxons des cochons morts
Dans les abattoirs
Presque tous les soirs
Avec elle, je me sens fort
Je suis fier d’aller dehors
Dans les coins cracra,
Je ne crains les rats
Avec elle, je ne crains rien
Mademoiselle est ceinture noire
Avec elle, je joue de tout,
Même quand il y a trop de trous
Sur sa clarinette
Personne ne me fouette
Avec elle, je mange de tout,
Même les joues d’un caribou,
Les reins d’un marsouin
Je ne crains la faim
Avec elle, je ne crains rien
Mademoiselle me donne à boire
Avec elle qui vaut de l’or,
Je deviens calvacador
Dans ses draps de lin
Tachés par le vin
Avec elle comme château fort,
Elle me protège des météores,
Des averses de vielles
Je ne crains le ciel
Avec elle, je ne crains rien
Mademoiselle a des pouvoirs
Avec elle, je ne crains rien
Mademoiselle est ceinture noire.
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3. |
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PÊCHER DES CHAPEAUX EN CACHEMIRE
J’avais pris demeure au coin de Beaubien
Et de Drolet dans la Petite Patrie
Au-dessus d’une ancienne boulangerie
Placardée depuis je ne savais quand
La cage d’escalier sentait la suie
Y traînaient des seringues et des souris
Derrière sa fenêtre entrouverte,
Une femme fumait sans se commettre
« Le nouveau voisin d’en face
N’a pas l’air vilain
Un panier de fruits l’attend demain »
Je buvais mon café sur le balcon
Lorsque j’ai vu l’inconnue traverser
En me souriant, ses épaules étaient brunes
Elle a sonné, s’est invitée à déjeuner
Nous avons bavardé de tout et de rien
Et de l’intérêt que nous portions à Brel
Elle est revenue le lendemain,
Le surlendemain, me dévisageait
« Il a taillé sa moustache
Je dois donc lui plaire
Bientôt, je farderai mes paupières »
Frôler, palper, charmer, parler, pêcher des chapeaux
Frôler, flatter des chats, des chiens en se reluquant
Nourrir les corbeaux
Chanter La Tendresse
Pêcher des chapeaux en cachemire
Jusqu’à la noirceur
Olivia vivait seule en observant
Les déménagements se succédant
Elle m’a raconté qu’on avait retrouvé
Deux cadavres dans mon bain sur pattes
Qu’on n’avait pas encore pincé l’assassin,
Qu’on soupçonnait quelqu’un du coin
Se fondait-il dans mon décor
Pendant qu’elle me servait du cidre ?
« Il aime mes blagues subtiles
Il louche vers ma craque
Ses manières embrochent mon cœur foutraque »
Elle m’avait la veille embrassé sur le front
Je devais lui faire bonne impression
En pantalon et parfumé
Puis elle m’a ouvert et vite refermé
Un couloir tamisé, des murs décorés
D’humains et de bêtes raboutés
Empaillés, honorés de légendes
Trahissant la vraie nature d’Olivia
« Il possède ce qu’il me manque,
Derrière ses yeux verts?
Sa matière fait flasher mes lumières »
Frôler, palper, charmer, parler, pêcher des chapeaux
Frôler, flatter des chats, des chiens en se reluquant
Nourrir les corbeaux
Chanter Les Toros
Pêcher des chapeaux en cachemire
Jusqu’à la noirceur
Frôler, palper, charmer, parler, pêcher des chapeaux
Frôler, flatter des chats, des chiens en se reluquant
Nourrir les corbeaux
Chanter Au suivant
Pêcher des chapeaux en cachemire
Jusqu’à la noirceur.
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4. |
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ELLE SE FOUT DE MES VOYAGES
Déguster une glace
Et sa fraîcheur salvatrice
À Strasbourg
Records de chaleur
Je crois que c’est l’été
À voir les gougounes
De Strasbourg
On y foule sa cheville
Mais Maude se moque
De mes anecdotes
Mes poèmes l’affligent
Elle se fout de mes voyages
Les rayons me brûlent,
Rougissent ma peau de roux
À Strasbourg
Mais je ne pleure mes faubourgs
Oui, je fais mon frais
Car j’écris de la prose
À Strasbourg
J’y colle en symbiose
Mais Maude se moque
De mes anecdotes
Mes poèmes l’affligent
Elle se fout de mes voyages
Mon petit doigt en l’air
Cherche les courants froids
De Strasbourg
Près de son beffroi
Paraît que tu
Déprimes sous la pluie
À Longueuil
Mesquin, je te plains
Mais Maude se moque
De mes anecdotes
Mes poèmes l’affligent
Elle se fout de mes voyages
Mais Maude se moque
De mes anecdotes
Est-elle jalouse ?
Elle se fout de mes voyages.
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5. |
À dos de dragon
03:38
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À DOS DE DRAGON
Sur son cabanon,
De gros grêlons tambourinaient
J’avais la migraine
Son éclairage m’éblouissait
Elle me séquestrait
Elle ne parlait que japonais
J’étais flambant nu
Debout dans son décor en bambou
Le maquillage
Piquait ma peau
Elle m’imposait des positions
Que je n’avais jamais prises
Des expressions malicieuses,
Angéliques puis dépravées
Elle mitraillait sèchement
Mon asservissement
J’assouvissais sa science,
Sa propension au noir et blanc
Dans son cabanon,
Elle profanait mon innocence
Son Nikon claquant
Ma vision débordait d’étoiles
Loin de mon bivouac
Je revêtais plastrons et fraises
Je cherchais la faille,
La façon de m’enfuir de la folle
Soudainement,
Ma ravisseuse
Me laissait seul me concédant
Le temps de prendre la clef des champs
Courant nu-pieds dans le froid
Les branches écorchaient ma chair
Je la savais derrière
À dos de dragon
Le soleil se couchait
Sur son Japon en noir et blanc
Je la savais derrière
À dos de dragon
Le soleil se couchait
Sur son Japon en noir et blanc.
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Sébastien Lafleur Montréal, Québec
Sébastien Lafleur ne se prénomme pas Stéphane. Sébastien Lafleur a grandi à Montréal-Nord à côté d’une rivière où il n’y avait pas encore beaucoup d’outardes à braconner comme c’est le cas aujourd’hui. Du 6 du 6 du 6 à aujourd’hui, il a fait paraitre L’Album Mouillé, L’Album Brûlé, Le Minisoufflé, L’Album de Vent, L’Album de Boue et Strates. ... more
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